Qui suis-je ?
Un côté ringard s’accroche à tout auteur utilisant ses livres pour tenter d’infléchir le temps, pour revenir en arrière et vivre ce qui aurait dû l’être à cet instant…
Je sais que le passé ne peut être changé, je n’arrive pourtant pas à cesser de prédire l’avenir, car plier le futur à ma volonté est le seul moyen que j’ai trouvé pour rattraper mon passé ; il y a tellement d’actes que je voudrais effacer, de choix que je voudrais revisiter, de paroles à ravaler, mais aussi d’instants à regarder tourner encore, de frôlements à réitérer, de joies à laisser éclater… Je ne cherche pas d’excuses ou de fautes à expier, je vise la beauté et la perfection sous toutes ses formes.
Voilà de quoi parlent mes livres, finalement : de voyages, d’éphémère et d’amour. Dans ces trois mots résident l’entière beauté de la vie. Et c’est une chance que j’ai de pouvoir les mêler à l’infini, à travers le monde et le temps.
Pour moi, un livre répond à une contradiction : il sert à la fois à sortir de son quotidien et à mieux comprendre la vie. J’écris donc pour ceux qui ont besoin de trouver une logique dans ce qu’ils vivent et d’agir pour retrouver la voie qu’ils se sont tracée.
J’ai écrit mon premier roman à 19 ans, pour des histoires de femmes et de restaurant universitaire… Comprenne qui pourra… Suivi par quelques autres, sans doute pas très longs, mais condensés : entre l’identité, la découverte, le choix, l’amour, l’anticonformisme, le temps, la colère, le regard, les couteaux, le Gin Goyave et la vie, tu y retrouveras les principaux thèmes qui m’animent.
Il y a alors eu une pause. Pas d’alcool ni de dépression ici, mais un beau travail qui a rempli mon temps, mon esprit, et mon compte en banque. Puis, quelques années et un tour du monde plus loin, j’ai de nouveau glissé la plume entre mes doigts, juste pour voir si j’étais encore capable… Je fermais les volets pour mieux décrire le jour, je sortais en dehors des horaires des écoliers ou des bureaucrates pour éviter les routiniers ; la ville m’appartenait. Le sentiment d’être enfin libre mêlé à la jouissance de s’accomplir me remplissait, l’expérience était totalement incroyable. Le résultat en a été ceci. Et l’écriture ne m’a plus quitté.
Mes outils
Mon stylo favori est le Parker Duofold, édition limitée de 96. Une plume. Tout un rituel : tremper la plume, incliner la bouteille d’encre, chasser l’air du réservoir, puis visser la pompe pour l’emplir de nouveau, essuyer le surplus, regarder l’encre s’étaler sur le tissu. L’ultime pause avant de se lancer. Non pas que l’écriture soit un phénomène rapide, mais encrer mon stylo est le dernier recul que je m’offre avant de plonger. Ensuite, tout ce qui sera écrit existera à jamais. J’utilise à cet effet l’encre blue-black Quink, de chez Parker également.
J’utilise les papiers Clairefontaine pour leur épaisseur, leur douceur sous la main, ou simplement parce que la plume y glisse seule ; j’aime aussi les albums PaperBlanks, pour leurs couvertures qui rendent un livre beau avant même de l’avoir entamé.
Je t’avais prévenu : je suis un ringard. C’est pourquoi tu trouveras mes romans empreints à la fois de romantisme et d’avant-gardisme ; une association qui, pour être rendue possible, n’admet qu’une conclusion finalement : le temps n’existe pas. Je te laisse en découvrir la substance…